A l’issue des rencontres nomades 2019, un texte de présentation a été concocté, le voici !

Depuis 2016, les rencontres nomades, rencontres autogérées de chorales militantes de France et d’Europe, se déroulent chaque été à la fin du mois d’août dans un lieu différent, en lien avec des luttes locales. Il s’agit de 150 à 180 personnes de tout âge, qui se rassemblent durant 7 jours afin de participer à une lutte locale, de créer et faire évoluer un répertoire commun de chants de lutte, ainsi que d’expérimenter un modèle de vivre ensemble politiquement engagé, l’autogestion : c’est l’occasion d’expérimenter une organisation collective non hiérarchique, vigilante aux rapports de domination et aux enjeux de pouvoir. Cela concerne le vivre et le faire ensemble, les prises de décision, la régulation. Ces rencontres passent donc par un travail d’organisation et de formalisation décidé collectivement.

Les chorales

Les chorales militantes (ou révolutionnaires, libertaires) sont des groupes locaux de personnes, de 5 à plus de 50, se réunissant chaque semaine pour chanter ensemble des chants de lutte, souvent sans chef de chœur, ouvert à toutes et tous, que l’on chante juste ou faux. Le but est de créer un outil de lutte participatif : les concerts de soutien, en manif, devant les tribunaux, dans les squats, les soirées de soutien, les lieux culturels et politiques. Les luttes peuvent être contre les violences policières, la violence d’état, les conditions de travail, pour le féminisme, l’accueil des migrants, la défense des camarades inculpés, la bataille contre les grands projets inutiles, l’anticapitalisme, l’antimilitarisme, l’écologie, l’éducation, etc.

Des chorales présentes aux dernières rencontres nomades (liste non exhaustive) :
• Les glottes rebelles (Saint Julien Molin Molette)
• La gouaille (Lille)
• La barricade (St Étienne)
• Les meutes (Die)
• L’écho râleur (Chambéry)
• La lutte enchantée (Marseille)
• Le cri du chœur (Montpellier)
• Rouge chant (Annecy)
• Les canulars (Lyon)
• La ravachole (Marcilly-le-Châtel)
• La choralternative (Rouen)
• La canaille du midi (Toulouse)
• Les chœurs de vénère (Montreuil)
• A tantôt à vélo (Liège, Belgique)
• Il malfattori (Parme, Italie)

Le lieu d’accueil et les luttes locales

Le but est qu’un lien fort soit créé avec le lieu d’accueil. Nous sommes là pour le soutenir. Toute la préparation des rencontres nomades se fait en lien avec lui. Le premier jour, lors de L’AG d’ouverture, les locaux ont l’occasion de se présenter, et de transmettre les informations qu’ils souhaitent. Nous organisons des temps en commun durant la semaine, et l’idée est qu’un lien plus pérenne se créé, que des personnes reviennent soutenir le lieu par la suite.

En 2019, à Briançon, le lieu d’accueil était le « Chapoul café », un café associatif engagé. Nous avons fusionné un de leur événement avec un des nôtres. Nous avons organisé différentes actions avec les collectifs de lutte locaux, en soutien aux migrants qui passent la frontière franco-italienne de nuit dans les montagnes pour arriver à Briançon, fuyant la chasse à l’homme menée par la Police Aux Frontières (ex : manifestation chantée devant la PAF, concert en soutien aux migrants pendant le marché, récolte de fonds pour les collectifs locaux).

Le fonctionnement général

Afin d’assurer l’autogestion, des commissions tournantes sont reconstituées chaque année en fin de rencontres afin d’organiser les suivantes.

En amont des rencontres :
– coordination générale
– repérages, location du lieu et du matériel
– actions possibles en lien avec les luttes locales
– gestion des inscriptions
– coordination des menus
– commandes aux producteurs locaux
– réalisation du carnet de chants
– comptabilité prévisionnelle

Pendant les rencontres :
– installation du site, mise à disposition de matériel, transmission des chants, gestions des enregistrements, gestions des stocks, comptabilité actualisée.
– tâches organisationnelles pour lesquelles tout le monde s’inscrit en début de rencontres : cuisine, vaisselle, nettoyage, toilettes sèches, montre, préparation des AG, forum… Ces tâches sont l’occasion de se rencontrer, de se mélanger et de se découvrir.
– lors de chaque rencontre, 2 Assemblées Générales ont lieu, au début et à la fin de la semaine.

La journée/semaine type

Le premier jour :
– L’AG de début à lieu, accompagnée d’un forum de discussion ou des sujets de discussions politiques ou organisationnels sont entamés en petits groupes puis les conclusions sont restituées en plénière.
– Chacun.e s’est inscrite sur le grand tableau aux tâches qu’elle/il aura choisi.
– Le soir, chaque chorale présente et interprète le ou les chants qu’elle propose à la transmission cette année.

Chaque jour :
– Au matin : on débarque au compte goutte sur les lieux. L’équipe cuisine du jour s’active pour préparer le déjeuner, les autres équipes nettoient, s’occupent des enfants, etc. Un ou plusieurs ateliers de transmissions de chants ont lieu.
– Autour de 13h, les 150 personnes s’attablent ! Des annonces sont faites, puis chacun fait sa vaisselle dans l’autowash installé.
– L’après-midi : rebelote comme le matin. Ateliers de transmissions de chants dans tous les sens, autres ateliers possibles (ex : discussion sur les temps de non mixité, percussions corporelles…).
– Autour de 20h, le dîner. Rebelote comme au déjeuner. Une criée a lieu.
– Le soir, c’est bœuf musical. On chante, on fait la fête. Jusqu’à l’heure définie avec le lieu d’accueil. Ensuite, on migre vers des lieux éloignés où le bruit ne dérange pas, par exemple dans l’un des champs où l’on campe, où une buvette/paillote aura été improvisée.

Une ou plusieurs fois dans la semaine :
– Une action politique est menée, organisée en amont avec les collectifs locaux.

Le dernier jour :
– L’AG de clôture, bilan, création des commissions pour l’année prochaine, etc.
– Rangements

Le coût

Un acompte est payé par personne lors de l’inscription : 40€ pour les précaires et 70€ pour les autres. Ensuite, lors des rencontres, une collecte à prix libre est organisée afin de couvrir totalement les dépenses, voir collecter un peu d’avances pour pouvoir faire des dons aux luttes locales et au lieu d’accueil. En 2018, le budget total moyen était de 65€ par personne (x180 personnes) pour la semaine. Nous améliorons chaque année notre gestion des dépenses afin de réduire au maximum le coût des rencontres.