Chantée par le groupe Cabestan, écrite par Jean Paul Ferrec en 2000, cette chanson rappelle l’histoire esclavagiste et coloniale qui a construit la richesse de la France et des grands ports comme Nantes, La Rochelle, ou Bordeaux, mais aussi Le Havre, St Malo, Marseille… Onze millions de personnes (femmes, hommes et enfants) nées libres en Afrique ont été déportées vers les Amériques entre 1519 et 1867, dans le cadre du « commerce triangulaire », aussi appelé traite atlantique ou traite négrière : des expéditions essentiellement portugaises, anglaises et françaises. Ces séjours dans le fond de nos rafiots entre l’Afrique et le continent américain étaient d’une violence extrême, un exemple historique choquant du racisme institutionnel de notre pays.

Voix lead + basse (sur les 2 derniers vers)
Dans les villes de Nantes, La Rochelle ou Bordeaux
Y’a des esclaves qui hantent les maisons les châteaux
Les belles rues sont noires, noires, le passé n’est pas beau
Les belles rues sont noires, noires, le passé n’est pas beau

Lead + basse + voix haute 1
Les grands voiliers de Nantes, La Rochelle ou Bordeaux
Ne sont plus que des souvenirs qu’on peint sur les tableaux
Pendus sur les grands murs noirs des maisons des châteaux
Pendus sur les grands murs noirs des maisons des châteaux

On voit rar’ment à Nantes La Rochelle ou Bordeaux
Des images des cales regorgeant de pauv’ gens
Qui n’ont jamais connu d’chez nous que le fond d’nos rafiots
Qui n’ont jamais connu d’chez nous que le fond d’nos rafiots

Ils partaient loin de Nantes, La Rochelle ou Bordeaux
On les menait à vendre comme de vulgaires bestiaux
Ça remplissait les poches du bourgeois au front haut
Ça remplissait les poches du bourgeois au front haut

+ voix haute variante 2 (sur le dernier vers)
Le riche bourgeois de Nantes, La Rochelle ou Bordeaux
En calèche, en carrosse, redingote et chapeau
S’en allait à l’église, charité portant beau
S’en allait à l’église, charité portant beau

Y’a plus d’voiliers à Nantes, La Rochelle ou Bordeaux
Mais les esclaves hantent les maisons les châteaux
Les belles rues sont noires, noires, le passé n’est pas beau
Les belles rues sont noires, noires, elles sont noires de peau