L’Estaca (c’est-à-dire « le pieu » en catalan) est une chanson composée par le chanteur Lluís Llach en 1968. Les paroles évoquent, en prenant la métaphore d’une corde attachée à un pieu, le combat des hommes pour la liberté. Composée durant la dictature du général Franco en Espagne, c’est un cri à l’unité d’action pour se libérer de l’oppression. D’abord symbole de la lutte contre l’oppression franquiste en Catalogne, cette chanson a été traduite en plus de cinquante langues et est devenue un symbole de la lutte pour la liberté…

Version enregistrée à la fête de la musique 2016 à St-Julien-Molin-Molette (merci Radio d’ici !) :

Du temps où je n’étais qu’un gosse
Mon grand-père me disait souvent,
Assis à l’ombre de son porche
En regardant passer le vent :
Petit, vois-tu ce pieu de bois
Auquel nous sommes tous enchaînés
Tant qu’il sera planté comme ça
Nous n’aurons pas la liberté.

Mais si nous tirons tous, il tombera
Ça ne peut pas durer comme ça
Il faut qu’il tombe, tombe, tombe
Vois-tu, comme il penche déjà
Si je tire fort, il doit bouger
Et si tu tires à mes côtés
C’est sûr qu’il tombe, tombe, tombe
Et nous aurons la liberté.

Petit, ça fait déjà longtemps
Que je m’y écorche les mains
Et je me dis de temps en temps
Que je me suis battu pour rien
Il est toujours si grand, si lourd,
La force vient à me manquer
Je me demande si un jour
Nous aurons bien la liberté.

Mais si nous tirons tous, il tombera
Ça ne peut pas durer comme ça
Il faut qu’il tombe, tombe, tombe
Vois-tu, comme il penche déjà
Si je tire fort, il doit bouger
Et si tu tires à mes côtés
C’est sûr qu’il tombe, tombe, tombe
Et nous aurons la liberté.

Puis mon grand-père s’en est allé
Un vent mauvais l’a emporté
Et je reste seul sous le porche
A regarder jouer d’autres gosses
Dansant autour du vieux pieu noir
Où tant de mains se sont usées
Je chante des chansons d’espoir
Qui parlent de la liberté.

ET si nous tirons tous, il tombera
Ça ne peut pas durer comme ça
Il faut qu’il tombe, tombe, tombe
Vois-tu, comme il penche déjà
Si je tire fort, il doit bouger
Et si tu tires à mes côtés
C’est sûr qu’il tombe, tombe, tombe
Et nous aurons la liberté.

Si estirem tots, ella caurà
i molt de temps, no pot durar
segur que tomba, tomba, tomba
ben corcada deu ser ja
Si jo l’estiro fort per aquí
i tu l’estires fort per allà
Segur que tomba, tomba, tomba
i ens podrem alliberar.